Central African Republic

Rapport de situation
Contexte
Poste de santé de Maboussou pillé par des hommes armés, ©ALIMA/Guillaume KOUNAN, Préfecture du Haut-Mbomou, République centrafricaine
Poste de santé de Maboussou pillé par des hommes armés, ©ALIMA/Guillaume KOUNAN, Préfecture du Haut-Mbomou, République centrafricaine

La recrudescence d'actes de violence impacte sévèrement le système sanitaire dans le sud-est

Le sud-est du pays est, depuis 2017, le théâtre de conflits communautaires et de luttes pour le contrôle des ressources, impliquant plusieurs groupes armés, avec des conséquences dévastatrices pour les populations locales.

Une région aux prises avec la violence

L’extrême sud-est du pays fait face à de nombreux défis tels que le manque d’investissements en infrastructures, l’absence de service sociaux de base et la très faible présence des forces de défense et de sécurité. Ceci crée un environnement favorable à la prolifération de groupes armés, qui commettent régulièrement des actes de violence contre la population locale. La localité de Bakouma, où se trouve le plus grand nombre de personnes déplacées internes (PDI) du Mbomou, a également été la cible de plusieurs attaques de groupes armés, entraînant la suspension des activités humanitaires. Les besoins humanitaires dans le Mbomou avaient déjà augmenté de 4%, avec près de 170 000 personnes ayant besoin d’assistance humanitaire et de protection.

Le système sanitaire en pâtit

Depuis le début de cette année, des affrontements entre les forces nationales et des groupes armés ont connu une recrudescence, avec un impact direct sur les conditions de vie des habitants.

A plusieurs occasions, des éléments armés ont occupé le centre médical de Nzacko perturbant fortement les services de santé essentiels destinés aux populations vulnérables. Durant le mois d’avril dernier, la situation sécuritaire dans la ville de Bakouma et ses environs s’est considérablement détériorée à la suite d’incidents répétés. Des civils, y compris des agents de santé, ont été délibérément ciblés et tués, ce qui a davantage compromis l'accès humanitaire le long de l’axe Bangassou-Bakouma, privant l’accès aux soins médicaux à plus de 4 400 habitants. Une ambulance a notamment été victime de braquage alors qu’elle évacuait un malade vers Bangassou. Des mouvements des groupes armés près de Bakouma créent un sentiment de panique au sein des populations et empêchent toute présence humanitaire significative dans la région, suite aux fréquents incidents de sécurité tels que les braquages et les embuscades. Les organisations humanitaires n’ont d’autres choix que de se retirer de la zone ou d’y effectuer des mouvements pendulaires.

L'hôpital secondaire de Bakouma, seul établissement de santé de la localité, est confronté à d'importants défis pour répondre aux besoins médicaux croissants des victimes de violence. Une organisation humanitaire a déjà livré quelques kits de premier secours à l’hôpital, mais les ressources demeurent limitées face à l'ampleur des besoins.

Des conséquences désastreuses

L'une des répercussions les plus graves de l'insécurité est la perturbation des services de santé essentiels particulièrement pour 3 000 personnes ciblées par l’assistance humanitaire dans la Sous-préfecture de Bakouma. Cette année dans la Préfecture du Mbomou, les acteurs humanitaires prévoient d’apporter une assistance en santé à plus de 27 000 personnes les plus vulnérables. Les affrontements armés entraînent souvent la fermeture temporaire des centres de santé et des hôpitaux, privant ainsi les communautés locales d'un accès vital aux soins médicaux. Les équipes médicales sont contraintes de suspendre leurs activités, devant parfois fuir les zones de conflit pour leur propre sécurité, et laissant derrière elles des populations désespérées et vulnérables.

Environ 4 000 personnes déplacées à la suite de récentes incursions des groupes armés n'ont pas reçu l'aide humanitaire nécessaire en raison des problèmes d’accès humanitaire sur l’axe Bangassou-Bakouma - les services humanitaires, et les campagnes de vaccination ayant été suspendus - les exposant davantage aux risques sanitaires.

Selon le rapport de la Commission mouvement de population, au 31 mars 2024, la Préfecture du Mbomou comptait près de 33 700 personnes déplacées dont 800 qui ont trouvé refuge dans des sites. Des mesures urgentes sont nécessaires pour répondre à cette crise humanitaire qui prend de plus en plus d’ampleur.

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