Mali

Rapport de situation

Faits saillants

  • Environ 7,1 millions de personnes (un Malien sur trois ) ont besoin d’aide humanitaire et de protection
  • Le contexte humanitaire reste marqué par une crise complexe dérivant d’une situation sécuritaire volatile, exacerbée par des facteurs de vulnérabilité structurels
  • L’accès des déplacées internes à la documentation civile et à l’éducation est facilitée par de partenaires humanitaires
  • Les conditions de vie de déplacées internes à Gao sont améliorées grâce a des services d’assainissement et d’hygiène
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Depuis juin 2023, le site de Barigondaga (bord du fleuve à Mopti) accueille de déplacées de Dena (commune de Sio) à la suite d’attaques des groupes armés. Crédit photo : UNOCHA/ Alioune Ndiaye

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Chiffres clés

30
% du financement HRP reçu au 31/12/2023
2,8M
personnes assistées entre janv et déc 2023
165
Org. humanitaires opérationnelles au Mali

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Rapport de situation

Financement

$701.6M
Requis
$30.3M
Reçu
4%
Progrès
FTS

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Contacts

Amy Martin

Cheffe de Bureau

Ramatoulaye MOUSSA MAZOU

Cheffe de l'Unité de l’Information Publique et du Plaidoyer

Ibrahima Koné

Chargé de l'Information Publique

Mali

Rapport de situation
Coordination
Photo OCHA
Le Coordonnateur prononçant son discours lors du lancement du Plan. Crédit: UNOCHA

701,6 millions de dollars nécessaires pour la réponse hu- manitaire au Mali en 2024

Au Mali, le Gouvernement et la communauté humanitaire ont identifié 7,1 millions de personnes ayant besoin d’une aide humanitaire en 2024 soit 3 millions de personnes de plus qu’en 2023. Parmi ces personnes dans le besoin, les partenaires humanitaires ciblent 4,1 millions dont plus de la moitié est constituée de femmes et d’enfants, à travers le Plan de réponse humanitaire, lancé conjointement par le Gouvernement et la communauté humanitaire le 25 janvier à Bamako. Le lancement a eu lieu en présence des ONG nationales et internationales, du corps diplomatique et des membres de la société civile.

Ce plan cadre avec ceux de l’État dans une dynamique de complémentarité. Pour sa mise en œuvre, 701,6 millions de dollars sont nécessaires et ce, afin de répondre aux besoins les plus urgents des communautés affectées et de renforcer leur résilience. Le secteur de la sécurité alimentaire à lui seul nécessite 222,6 millions pour assister 2 millions de personnes sur les 2,5 millions dans le besoin d’aide alimentaire.

Ce lancement a été suivi d’une journée portes ouvertes sur l’action humanitaire. Elle a permis aux acteurs humanitaires de présenter les réalisations, les défis et les chiffres clés de tous les groupes sectoriels.

Pour la Ministre de la Santé et du Développement Social, le Colonel Assa Badiallo Touré, «il subsiste au Mali des personnes qui ont besoin d’une aide humanitaire vitale. Si nous ne faisons rien, des vies seront perdues et le cycle de vulnérabilité perdurera. ».

Pour sa part, le Coordonnateur Humanitaire, Alain Noudéhou, « il est important de préserver les acquis de la réponse humanitaire et d’augmenter les initiatives de développement couplées aux efforts de consolidation de la paix au Mali en vue du relèvement des populations et d’un développement durable. ».

Au 31 décembre 2023, les acteurs humanitaires ont pu mobiliser 30% (près de 228 millions de dollars) du financement recherché à travers le plan de réponse. Malgré ce taux de financement relativement très bas, l’un des faibles de ces dernières années, ils ont pu assister environ 2,8 millions de personnes. Ils espèrent faire plus en 2024.

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Rapport de situation
Analyse
Photo Educo
Enfants déplacés internes avec leurs jugements supplétifs d’acte de naissance. Crédit photo : EDUCO

Des enfants déplacés internes retrouvent les salles de classe grâce au soutien de deux ONGI

EDUCO au chevet des enfants déplacés internes des régions de Mopti, Bandiagara et Douentza

S.N est un enfant déplacé interne inscrit en classe de 6ème année à l’école de Téré, partenaire de l’ONG Espagnole Educo. Agé de 12 ans et originaire d’un village du cercle de Koro, il est issu d’une famille de fratrie nombreuse. L’école du village de S.N. a été fermée pour cause de l’insécurité quand celui-ci était inscrit en classe de 4ème année. N’ayant aucune chance de poursuivre sa scolarité sur place, son père a décidé de l’envoyer chez son oncle à Téré, un village non loin de la ville de Koro. Malheureusement, le jeune garçon n’avait pas d’extrait d’acte de naissance ni de kit scolaire lui permettant d’accéder à l’école et d’étudier avec le minimum de condition.

Avec le soutien du « Programme de Résilience Multi Annuel – MYRP » exécuté par Educo et ses partenaires et financé par Education Cannot Wait, le Comité Local de Protection (CLP) a mené une session de sensibilisation sur l’importance des actes de naissance pour un enfant. Cette session à laquelle son oncle a participé, a servi de cadre d’information pour les démarches à suivre en vue de l’obtention d’un jugement supplétif délivré par le tribunal. Ce document est un droit pour tous les citoyens. C’est ainsi que pendant les vacances, S.N. a eu la chance d’être recensé par l’équipe d’Educo dans le cadre de la campagne d’identification des enfants qui n’ont pas d’extraits d’acte de naissance. Cette campagne qui se tient chaque année dans les cercles de Mopti, Bandiagara, Koro et Douentza, a permis en 2022, l’établissement de plus de 1000 jugements supplétifs pour les enfants de Personnes Déplacées Internes.

A la veille de la rentrée scolaire 2022-2023, S.N. fut très heureux d’être recensé par le Directeur d’école pour recevoir des kits scolaires ainsi que l’extrait de son jugement supplétif remis par Educo. « Je remercie Educo pour l’aide à l’école, à moi et à tous les enfants de Téré ; sans votre aide on aurait des difficultés au cours de l’année. J’espère réussir à l’école et devenir un humanitaire pour aider beaucoup d’enfants de mon village ».

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Réponse d'urgence
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Octobre 2023: Enfants dans un Centre de stratégie de scolarisation accélérée / passerelle dans le cercle de Tombouctou. Crédit Plan International Mali

De nouveaux centres « passerelles » pour les enfants de la région de Tombouctou

Dans le cadre de l’ouverture officielle de l’école au titre de l’année 2023-2024, le projet d’amélioration d’une éducation de qualité, sûre et résiliente basée sur l’inclusion - SQRIBE de Plan International Mali a lancé le démarrage des activités de 10 centres de stratégie de scolarisation accélérée/ passerelles SSA/P dans le Cercle de Tombouctou.

L’action vise à répondre à l’impact de la situation sécuritaire sur le système éducatif avec le déplacement des populations, la fermeture des écoles qui a favorisé la déperdition scolaire. En effet, de nombreux enfants en âge de fréquenter l’école n’ont pu bénéficier de leur droit à l’éducation. L’ouverture de ces centres, pour cette année scolaire, permettra durant 9 mois à 250 enfants déscolarisés de 8 à 12 ans d’être pris en charge dans les disciplines de lecture, calcul, écriture et langue. Aux termes de ce cycle d’apprentissage, les enfants pourront intégrer le système éducatif classique après une évaluation.

« La création des centres SSA/P dans le cercle de Tombouctou par le projet SQRIBE répond à une nécessité et une demande exprimée par les communautés pour les enfants hors écoles pour des raisons diverses. Sur la population de enfants de 08 à 12 dans le cercle plus de 22% sont privés de leur droit à l’éducation. La création des centres est une aubaine et une grande motivation pour les enfants hors écoles et les parents. » Mahamadou M. MAIGA - Directeur du Centre d’Animation Pédagogique de Tombouctou.

Notons que le projet SQRIBE est financé par Irish Aid pour une période de 5 ans et cible 29 650 enfants d’âge scolaire dans cinq cercles de la région de Tombouctou.

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Mali

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Analyse
Photo OIM
Services d’assainissement et d’hygiène aux populations Cité Naata à Gao. Crédit photo : OIM

Avec l’appui du Japon, l’OIM Mali fournit des services d’assainissement et d’hygiène aux populations de la "Cité Naata" à Gao

Dans le Cadre de la mise en œuvre du projet : « Réponse aux besoins des Personnes Déplacées Internes au nord et au centre du Mali », financé par le Gouvernement du Japon, l’OIM Mali a fourni des services d’assainissement et d’hygiène (WASH) aux Personnes Déplacées Internes de la « Citée Naata » (Village Espoir) dans la commune d’Anchawadi, dans le cercle de Gao. Les travaux ont débuté en septembre 2023 et la réception des ouvrages a eu lieu le 13 décembre 2023 à Gao.

La construction et la mise à disposition de ces ouvrages WASH visent à contribuer à l’amélioration des conditions de vie des Personnes Déplacées Internes et des communautés hôtes à Gao, en leur offrant un meilleur accès à l’eau potable et à des infrastructures d’hygiènes et d’assainissement de qualité. Ils sont composés d’un forage à pompe solaire et de 16 latrines, à savoir quatre blocs de quatre latrines disséminées sur l’ensemble du site.

La mise à disposition par l’OIM de ses infrastructures WASH a été possible grâce à l’implication étroite de la Direction Régionale du Développement Social, de la Direction Régionale de l’Hydraulique, de la Direction Régionale de l’Urbanisme, et de la Direction Régionale de l’Assainissement, du Contrôle des Pollutions et des Nuisances.

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Mali

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Contexte
Transformation (1)
Les femmes de la coopérative « Sabati ». Crédit photo : PAM

De petites agricultrices à femmes d’affaires, les membres de la coopérative Sabati progressent

Dans le sud du Mali, à Zantiébougou, une petite commune de la région de Sikasso, où les opportunités agricoles sont limitées et les communautés font face à des difficultés d’accès aux provisions alimentaires en raison des faibles revenus des ménages et des effets néfastes du changement climatique, les agricultrices en petite échelle luttent pour gagner leur vie et nourrir leur famille. Avec le financement de la Banque mondiale via le Programme mondial pour l’agriculture et la sécurité alimentaire (GAFSP), le Programme alimentaire mondial des Nations Unies (PAM) apporte un soutien innovant aux coopératives de femmes à Zantiebougou pour les aider à se renforcer et à soutenir leurs efforts dans le secteur agricole et agroalimentaire.

L’une de ces coopératives, la coopérative « Sabati », rassemble 1 859 femmes qui cultivent et traitent collectivement des produits agricoles tels que le maïs, le niébé et le riz. « Sabati » signifie “faire bouger les choses” en bambara, l’une des langues locales populaires du Mali. Travaillant ensemble avec le soutien du PAM et de ses partenaires, ces femmes font la différence en renforçant leur capacité à produire et à traiter des produits agricoles pour améliorer leurs moyens de subsistance et renforcer la sécurité alimentaire dans leurs communautés. « Les premiers jours de la coopérative ont été marqués par des difficultés en raison d’un accès limité au capital, du manque d’équipement moderne et de connaissances techniques insuffisantes. Nos conditions de travail étaient difficiles », se souvient Korotoumou KONE, directrice de la coopérative des femmes de Zantiébougou. Cependant, ces femmes déterminées sont restées invaincues, utilisant le GAFSP pour propulser leurs entreprises d’agriculteurs en petite échelle à femmes d’affaires agroalimentaires. Les membres de la coopérative ont transformé ces défis en tremplins pour atteindre leurs objectifs. « Notre unité de traitement était manuelle. Les farines de maïs et de niébé étaient fabriquées à la main », explique la présidente de la coopérative. Les femmes de la coopérative « Sabati » ont reconnu que leurs farines artisanales et leurs céréales concassées avaient des limites de production.

Dix champs scolaires de cinq hectares ont été créés dans le cadre de l’initiative GAFSP pour aider ces femmes à perfectionner leurs techniques de culture céréalière, en particulier du « niébé », une variété de haricots produits localement. En plus de la formation en production céréalière, en transformation et en programmes de commercialisation agricole, le Programme alimentaire mondial leur a fourni une unité de traitement. Elles ont reçu des tracteurs agricoles, un générateur électrique, des décortiqueuses et des batteuses électriques, ce qui leur a permis d’acquérir une expertise dans l’utilisation de ces machines. « Nous avons appris les techniques de culture et la fertilisation du sol avant de recevoir l’équipement agricole. Enfin, nous avons été formées aux techniques commerciales”, explique Korotoumou. “Cela nous a été très bénéfique. Nous vendons maintenant nos produits aux grossistes », dit-elle avec satisfaction.

Faciliter l’accès au marché local Avec l’installation de l’usine de traitement, elles transforment les produits agricoles cultivés en farine, les emballent et les vendent à un prix abordable aux communautés vulnérables. Grâce à ces améliorations, la coopérative peut cibler une clientèle plus large avec des produits transformés. « Maintenant que la coopérative a développé un réseau de vente, grâce au PAM, nous pouvons vendre des produits regroupés à un bon prix », s’enthousiasme Korotoumou. En conséquence, les femmes ont vu leurs ventes augmenter et ont constitué une clientèle solide, augmentant leurs revenus et leur stabilité financière. Leur capacité de production croissante et leurs revenus sont le résultat du soutien du PAM pour les aider à accéder aux marchés locaux, tels que les écoles, où les céréales et le niébé sont les principales denrées alimentaires consommées au Mali. « Grâce à notre travail, nous fournissons des céréales à la cantine scolaire du village pour les élèves », déclare KONE.

Pour la coopérative “Sabati”, il ne s’agit pas seulement de croissance économique, mais plutôt d’une source de fierté pour ces femmes et d’une contribution précieuse à la communauté. Fournir de la nourriture à la cantine scolaire de leur village est un investissement dans le bien-être et l’avenir de leur communauté, car cela garantit que les enfants reçoivent des repas nutritifs pendant les heures de classe.

Plateforme pour l’autonomisation des femmes à Zantiebougou

Des programmes radio ont été lancés pour encourager les communautés à consommer des produits agricoles locaux, promouvant efficacement de bonnes pratiques culturelles et diffusant des messages forts pour le succès du programme. La coopérative “Sabati” symbolise la résilience, la détermination et le pouvoir de l’action collective. Les membres ont acquis confiance et autonomie grâce à une augmentation des revenus et de l’indépendance financière. La coopérative a servi de plateforme d’échange de connaissances et d’expériences, encourageant le développement personnel et professionnel de ses membres.

Cela les a amenées à se fixer un objectif plus élevé : pouvoir exporter les produits de leur usine en dehors du pays. « Aujourd’hui, nous, les femmes, travaillons à améliorer l’industrialisation de notre usine afin que nos produits répondent aux normes d’exportation à l’avenir », sourit-elle. Les femmes ont acquis confiance et autonomie grâce à une augmentation des revenus et de l’indépendance financière. La coopérative a servi de plateforme d’échange de connaissances et d’expériences, encourageant le développement personnel et professionnel de ses membres.

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