Niger

Rapport de situation
Analyse

Les défis

Bien qu'une collaboration efficace dans la lutte contre la pandémie soit en cours, certains défis entravent la réponse. La faiblesse du système de surveillance et d'alerte au Niger pourrait masquer l'ampleur réelle de la pandémie. Le Niger, qui limite principalement le dépistage aux cas symptomatiques, a une capacité de 1,8 tests pour 10 000 personnes, contre 5,5 tests en Namibie par exemple. Le système de surveillance doit être renforcé à l'échelle nationale, notamment par une collaboration transfrontalière, afin de s’assurer que des mesures de santé publique soient prises de part et d'autre des frontières poreuses. Le pays compte un total de 54 points d'entrée aériens et terrestres.

Avant l'apparition de la pandémie de la COVID-19, la mise en œuvre des opérations humanitaires était déjà entravée par diverses contraintes d'accès, notamment l'insécurité persistante, en particulier dans les régions de l'Ouest (Tillabéri et Tahoua), du Sud et du Sud-Est (Maradi et Diffa). La prolongation de l'état d'urgence déclarée par le gouvernement le 17 mars pour trois mois supplémentaires à Diffa et dans certains départements des régions de Tillabéri (10) et de Tahoua (2) aura des répercussions sur la libre circulation des humanitaires, des biens et fournitures. Il perturbera également la réponse adéquate à la crise croissante de l'insécurité alimentaire.

L'accès humanitaire est en outre entravé par des incidents contre les humanitaires, notamment des meurtres, des enlèvements de véhicules et des vols. Depuis janvier, 425 incidents de sécurité ont été enregistrés au Niger (dont 135 ont eu un impact direct sur les humanitaires et la fourniture des activités de secours). S'engager dans un plaidoyer constant pour le respect des principes humanitaires et du droit international humanitaire contribue à créer de l’espace pour les acteurs de l’aide.

Enfin, la fourniture d'une assistance en temps opportun est entravée par l'insuffisance des fonds. Au cours du second semestre, le Plan conjoint de réponse humanitaire 2020 et de réponse COVID-19, estimé à 509,8 millions de dollars, n’a reçu que 98,7 millions de dollars, soit un taux de financement de 19,4 % seulement. Un financement immédiat est de toute urgence nécessaire afin de ne pas compromettre les progrès réalisés jusqu'à présent en vue de fournir une assistance opportune aux personnes les plus vulnérables.

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