Niger

Rapport de situation
Analyse
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OCHA Niger – Flash Update # 2 Attaque contre des civils dans la commune de Tondikiwindi (département de Ouallam) dans la région de Tillabéri Situation au 1er Mars 2021

Contexte et faits majeurs

Suite aux attaques meurtrières du 2 janvier 2021, tuant plus de 100 civils dans les localités de Tchomabangou et de Zaroum Darey, dans le département de Ouallam, la situation sécuritaire est délétère. La psychose d’éventuelles attaques est grande chez les populations. Cela a provoqué des déplacements réactif et préventif de populations dans la zone, augmentant les besoins dans presque tous les secteurs vitaux de l’assistance. Selon le Ministère des Affaires humanitaires et de la gestion des catastrophes MAH/GC), 11 761 personnes (1 679 ménages) se sont déplacées à l’intérieur du département de Ouallam suite à ces attaques. À Mangaizé, l’une des principales localités d’accueil des personnes déplacées internes (PDI), les centres de santé, les points d’eau ont atteint, voire dépassé, leurs capacités, à cause de la pression humaine.

La région continue de faire face à des contraintes d’accès des acteurs humanitaires aux populations dans le besoin ainsi que celles liées à l’accès de ces populations aux services sociaux de base et à l’assistance humanitaire, du fait des mesures d’escorte en vigueur pour les missions humanitaires. Pour rappel, les 13 départements que compte la région sont en état d’urgence.

En dépit des multiples contraintes, les acteurs humanitaires ont maintenu leur présence dans la région et continuent d’apporter l’assistance nécessaire aux nombreuses populations dans le besoin.Les besoins les plus urgents des personnes affectées sont l’eau, hygiène et assainissement, l’assistance alimentaire, la santé, les abris et biens non alimentaires, l’éducation et la protection.

Eau, hygiène et assainissement : Les gaps restent presque entiers en eau, hygiène et assainissement dans un contexte où les capacités locales restent très faibles. Le CICR a réhabilité le système de mini adduction d’eau à Mangaizé, Islamic Relief a également transformé les pompes à motricité humaine (PMH) en mini adduction d’eau (MAE) dans la même localité d’accueil.

Dans l’attente des résultats d’un diagnostic en cours, ACTED se prépositionne pour faire du water tracking. Il est prévu, 15 877 m3 ciblant 11 761 PDI, en raison de 15 litres /personne/ jour, pendant 60 jours. Les latrines sont limitées ; 235 latrines sont nécessaires, en raison d’une toilette pour 50 personnes pour couvrir les besoins dans ce domaine.

Sécurité alimentaire : Le PAM et son partenaire de mise en oeuvre, l’ONG nationale Karkara ont déjà mobilisé plus de 165 tonnes de céréales, 33,42 tonnes de légumineuses, 10,60 tonnes d’huile et 2,68 tonnes de super céréales+ et 4 tonnes de sel pour assister 814 ménages concernés pour 30 jours. Le PAM prévoit de couvrir les besoins des (PDI) et populations hôtes vulnérables pour les mois de février et de mars 2021. En plus, 1 385 enfants de 6 à 59 mois ont été dépistés dont 76 souffrent de la malnutrion aiguë modérée (MAM) (soit 7,49%) et 61 de la malnutrition aiguë sévère (MAS) (soit 4,40%), tous pris en charge au centre de santé intégré (CSI) de Mangaizé. Parmi les 61 cas sévères pris en charge, 19 sont des PDI, soit 31,15%. Respectivement, Islamic Relief a distribué 51,2 tonnes de céréales (pour 1622 ménages) et le CICR a aussi distribué 85 tonnes de vivres sur les 109 prévues à Mogodjibo (commune de Tondikiwindi) pour trois mois au profit de 300 ménages.

Protection : Dans le secteur de la protection, les opérations d’enregistrement se poursuivent. Au 26 janvier 2021, 11 761 personnes (1 679 ménages) ont été enregistrées à Mangaizé, Tondikiwindi et Ouallam par le (MAH/GC) en collaboration avec UNHCR. Cette opération a permis d’identifier 319 orphelins de père, dont 107 pour le village de Zaroum Darey et 212 pour celui de Tchomabangou. Les acteurs de la protection (CIAUD, APBE) ont apporté les premiers secours psychologiques et un soutien psychosocial à Mangaizé, prioritairement aux enfants et aux femmes veuves, en plus de l’activation des mécanismes communautaires de protection de l’enfant et le référencement des personnes à besoin spécifique vers COOPI. Le CICR a offert aux déplacés la possibilité du service d’appel pour entrer en contact avec leurs familles. À ce jour, plus de 600 déplacés ont pu avoir les nouvelles de leurs familles.

ABRIS/BNA : En ce qui concerne les abris, les gaps sont estimés à 1 197 kits d’abris et 939 kits de biens non alimentaires (BNA) alors que 1 503 ménages sont ciblés. Entre le 26 janvier et le 4 février, 306 kits d’abris ont été distribués à 306 ménages à Mangaizé tandis que 917 kits de (BNA) ont été distribués au profit des déplacés internes des villages de : Zaroum Darey, Tchomabangou, Tonkossam, Tondikoda, Sabako, Gangani et Tabakadi. Au total, 564 ménages ont été couverts grâce à l’appui des acteurs du secteur. Goal a également distribué 150 kits aux femmes de ménages et APBE a assisté en mettant à disposition 375 kits de BNA avec l’appui du HCR.

Santé : La réponse en matière de santé aura permis de mettre à disposition des médicaments et équipements pour l’organisation des cliniques mobiles au profit de la localité de Mangaizé, pendant trois mois, en plus de kits d’urgence destinés au Ministère de la Santé publique pour couvrir le stock d’urgence utilisé initialement par le district sanitaire (DS) de Mangaizé. D’autres services sanitaires ont été assurés, incluant la prise en charge de blessés à l’hôpital de district de Ouallam, l’appui en médicaments, le transfert de blessés graves à Niamey, la prise en charge des soins, l’approvisionnement en médicaments de l’hôpital de district de Ouallam et le recrutement de deux agents de santé pour appuyer le CSI dans la prise en charge des patients par l’ONG PUI. Un Protocole est en cours de validation avec le médecin-chef de district (MCD) de Ouallam pour assurer les soins de santé primaire. IRC prend en charge tous les besoins en nutrition sur le site de Mangaïzé.

Éducation : À ce jour, 112 nouveaux élèves sur un effectif de 656 élèves déplacés, à la suite de ces attaques, sont accueillis et intégrés dans deux écoles fonctionnelles du département de Ouallam. Les écoles de Tchomobangou, Tondikoda, Sabakokoira Tégui et Sabakokoira Zéno, ont été désertées et fermées. Celles de Zaroum Darey et de Tonkosom ne sont pas fonctionnelles depuis plus de deux ans. Les besoins sont encore très importants dans le domaine de l’éducation, notamment la construction de dix salles de classes équipées et un bloc de latrines de six cabines, de l’eau potable (au moins 03 points d’eau), des kits pour la prévention contre la COVID-19 (dispositifs de lavage des mains, des bavettes, kakémonos et du savon), des fournitures et manuels scolaires, guides pédagogiques, la formation des enseignants en appui psychosocial, la poursuite de la campagne en vue du retour à l’école (implication des structures communautaires), et la disponibilité des cantines scolaires pour améliorer la fréquentation.

Pour plus d’informations, veuillez contacter :

Laura Fultang, Chargée de l’Information Publique, fultangl@un.org

Boubacar Hamani Abdoulaye, Chargé de l’Information Publique associé, boubacarhamani@un.org, (+227) 97 86 96 15

Dieudonné Bamouni, Chef de Bureau, dieudonneb@un.org, (+227) 96 00 94 98

Les communiqués de presse d’OCHA sont disponibles sur www.unocha.org ou www.reliefweb.int

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