Niger

Rapport de situation
Analyse

La situation humanitaire continue à se détériorer

Après une relative accalmie, des mouvements de population d’ampleur ont repris de plus belle dans la région de Diffa. De nouveaux flux en provenance du Nigéria où la situation sécuritaire semble connaitre une certaine dégradation ont été récemment enregistrés. Plus de 9 000 personnes (environ 1 300 ménages) ont trouvé refuge dans les localités de Chétimari et de Gagamari à la suite de l’attaque de Damasak survenue le 13 avril dernier. D’après de nouvelles estimations, le nombre des personnes arrivées à Chetimari varierait entre 7 000 et 13 500 personnes avec une proportion importante d’enfants non accompagnés. Plus de 6 000 personnes (914 ménages) ont été dénombrées le 4 mai 2021 à Mainé Soroa où environ 2 040 personnes en provenance du Nigéria se sont installées sur les sites de N’Guel lamido et Chénal, entre janvier et mars 2021. Les mouvements continuent.

Entre janvier et juin 2021, neuf attaques conduites par des éléments présumés de groupes armés non étatiques (GANE) ont ciblé des positions des Forces de Défense et de Sécurité (FDS) respectivement à Diffa, Mainé-Soroa et Bosso, signe d’une dégradation de la situation sécuritaire le long de la frontière. La dernière attaque en date a eu lieu le 5 juin dernier lorsque des éléments de GANE ont visé la position militaire SONIDEP, située à l’est de la ville de Diffa, sur la RN1. Le bilan fait état d’un gendarme blessé, deux véhicules emportés et trois autres calcinés. En outre, de nombreux incidents de protection ciblant des civils (enlèvements suivis de demande de rançons, cas de violence basée sur le genre, des cas d’engins explosifs improvisés) continuent d’être enregistrés. 812 incidents de protection ayant affecté 1 643 personnes ont été rapportés au cours du premier trimestre de l’année 2021, dont 638 incidents pour le mois de mars. Les moyens logistiques et autres infrastructures sociales de base ne sont pas épargnés par les GANE tels que : le vol de l’ambulance et le pillage du centre de santé intégré (CSI) de Chétimari, l’attaque sur un véhicule de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) et le sabotage de l’alimentation en électricité de la ville de Mainé soroa.

Ces nouveaux déplacements ont contribué à une légère augmentation du nombre global des déplacés dans la région. Selon les récentes estimations de la Direction de l’état civil et des réfugiés (DREC), la région de Diffa compte actuellement 269 589 personnes déplacées réparties dans 74 621 ménages. Les réfugiés nigérians représentent 47%, soit 127 233 personnes, suivis des déplacées internes, environ 39%, soit 104 588 personnes. Ces déplacements forcés ont augmenté les besoins humanitaires.

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